L’Acromphale

Ce que nous nommons « polymatrice » n’a rien d’un objet romanesque de science-fiction. L’identification d’une dystopie embryonnaire au cœur d’une métaphore, ou d’une allégorie fortuite que l’on serait parvenu à isoler d’un amas de scories préconscientes, au gré d’une lecture orientée, de surcroît, car otage de sa propre grille, ne saurait procéder que d’une interprétation bâclée de l’expérience polymatricielle, sinon pire encore, d’un détournement idéologique. Alors qu’il planche, dès l’automne 1992, sur la polyréalité intrinsèque au chaos avec lequel est aux prises la pulsion créatrice, Pons Levy cherche à décrire de la manière la plus adéquate un processus psychique dont les modes d’expression auxquels il a recours se sont avéré suivre la dynamique, sans qu’il ait eu besoin pour cela d’initier son esprit à une quelconque démarche intellectuelle ou artistique. Le polyréalisme procède ainsi d’une forme de laisser-aller, d’abandon aux penchants naturels d’un psychoréfracteur intégré. La propension de l’esprit humain à faire dévier les objets qui le traversent et qu’il traverse, procéderait donc du fait que le réel réside à l’intersection d’un faisceau matriciel convergent et non moins divergent, tantôt psychophysique, tantôt physiopsychique, aux interpénétrations sémantiques reproductives.