L’Acromphale

L’enfant semble d’emblée conscient qu’il ne peut obtenir que par approximations successives la solution aux équations qui le contiennent. La vision qui l’assaille ne saurait dès lors qu’être prise sur le vif ; c’est pourquoi un dessin arrêté, tandis que retentit la sonnerie de l’école ou l’appel au repas de famille, restera inachevé. Inutile de préciser que le touche-à-tout s’est affranchi des règles d’un art dont il peut se passer de la maîtrise technique. Le freestyle n’est pas pour lui la résultante d’un cheminement artistique, c’est une démarche naturelle. Les développements de sa perception sont autant d’enroulements en spirale ionique, celle-ci étant tournée vers l’intérieur quand, sans jamais émerger de son astre, elle élabore son émersion en s’élançant vers le monde extérieur comme est censée avoir lieu la rencontre de deux êtres ayant vocation à fusionner leurs horizons réciproques. Gageons que le second tome de cette monumentale polycrétion, qui se compose de quelque 959 œuvres originales réparties à travers trois séries chronologiques, la première éclairant le parcours littéraire suivant l’ordre croissant (tome premier), la deuxième étant truffée de métachronismes autocréateurs, la dernière progressant telle une frise antichronologique sous le prisme d’une trajectoire irréductiblement personnelle, offrira pour ainsi dire une vue imprenable sur les volutions de l’homme.