L’Acromphale

Pons Levy avait déjà, dans le quatrième livre du Non-être, opéré le renversement de paradigme dans lequel s’inscrit son essai politique. Partant du constat que l’humanité s’est départie de sa propre nature en en dépossédant une partie de ses membres, il décide de prendre le problème de l’inhumanité de l’homme par les cornes et attire la totalité de son espèce à l’intérieur d’un ghetto global, c’est-à-dire hors du mal et de son incohérence radicale, là même où elle se reconnaîtra, au vu de l’imminence d’une confrontation finale, une communauté de destin avec l’ensemble des surmortels. Le ghettoalisme n’est pas la provocation de trop d’un théoricien de l’absurde. L’utopie qu’il incarne se déploie et s’emploie en raison inverse de la dynamique négationniste. Car il s’agit d’un négatif à partir duquel le lecteur est invité à développer l’image positive et, de toute évidence, universelle d’une civilisation.